Katrina n’aura pas été une catastrophe pour tout le monde : c’est ce qu’explique Mike Davis dans son article Capitalisme de catastrophe (un titre qui peut se lire dans les deux sens, d’ailleurs). Alors que des cadavres flottaient encore dans les quartiers inondés [1], George Bush annonçait déjà son intention de reconstruire « en plus grand et en mieux », avec à la clé 200 milliards de dollars d’argent public. En plus grand et en mieux, ça veut dire évidemment en chassant définitivement les pauvres de la ville, en abolissant les quelques lois datant du New Deal sur les salaires dans les chantiers publics et en livrant la reconstruction aux prédateurs qui se sont déjà partagé les ruines irakiennes : Halliburton, Shaw Group et Blackwater Security. L’article démonte le mécanisme d’une catastrophe annoncée, détaille la faillite des pouvoirs publics et cite le républicain Richard Baker [2] : « Enfin les cités de la Nouvelle-Orléans ont été nettoyées. Ce que nous n’avons pas su faire, Dieu s’en est chargé ».
Qu’une tornade semblable emporte désormais la Maison-Blanche.
Les affaires reprennent à la Nouvelle-Orléans le monde diplomatique n°619 - octobre 2005