C’est une première : nés il y a bientôt trois ans, les Cahiers version papier n’avaient pas encore sorti de numéro en juillet. C’est fait avec l’opus 27, dont la couverture est une photo AFP (autre première) montrant des Bleus rayonnants à la fin de France-Espagne. Il faut dire que la rédaction des Cahiers est quasiment la seule à avoir fait confiance aux Bleus malgré des éliminatoires poussifs, une préparation laborieuse et un premier tour asthmatique. « Aucune gloire à cela : il suffisait de regarder les matches (et de se rappeler que le foot n’est pas un sport rationnel) », explique Jérôme Latta dans son édito, dans lequel il revient évidemment sur le coup de tête de Zidane qui « l’envoie, finalement, plutôt dans le camp de Maradona et Best plutôt que dans celui de Platini ou Pelé. Le gendre idéal a préféré convoler avec ses démons, se prendre la baraque sur la tête après l’avoir tenue à bout de bras et s’exposer à l’opprobre au moment même où son aura n’avait jamais été aussi grande. »
A lire aussi une belle double sur la presse et ses âneries, joliment intitulée l’école du micro de plomb. Vous êtes d’ailleurs invité à voter pour désigner le micro de plomb 2006 (sur le site jusqu’au 27 août). Parmi les candidats, les champions du monde Desailly, Lebœuf et Dugarry, les habitués Larqué, Gilardi, Roland, Jeanpierre et Josse, et les entraîneurs Houllier et Roux. L’équipe de France a bien entendu droit à la double centrale (superbement maquettée) sobrement titrée Onze types. On a le droit de ne pas être d’accord avec l’article de Salif T. Sacha, qui constate que désormais, le jeu à la française « repose sur son imperméabilité défensive [...] Jacquet, Lemerre et Domenech nous ont déniaisé, montrant que ne pas prendre de buts est la meilleure méthode pour être titré ». A ce compte-là, la Suisse serait championne du monde. Et qui se souvient de la Grèce, dont les joueurs ont regardé le mondial à la télé ?
Et bien sûr, il y a toujours de belles tranches de rigolade, que ce soit les observations en vrac ou les petites photos de bas de page. Avec une mention spéciale à celle où l’on voit le crâne chauve de Zidane percuter le torse de Materazzi, avec cette légende définitive : « y a obstruction, là, non ? »