L’Espagne est sans doute le pays européen qui perd le moins de matches... Entre deux phases finales. Depuis début 2007, soit trois ans, les coéquipiers de Fernando Torres ont gagné quasiment toutes leurs rencontres, à l’exception, relativement anodine, de la demi-finale de la coupe des confédérations 2009 perdue contre les Etats-Unis (0-2). En 44 matches, on compte ainsi 3 nuls et... 40 victoires ! Des statistiques impressionnantes qui mettent évidemment l’Espagne au premier rang des favoris.
Déjà, entre septembre 1994 et juin 1998, c’est-à-dire d’une coupe du monde à l’autre, les Espagnols avaient enchaîné 34 matches avec une seule défaite (en janvier 1998 contre la France). Le résultat, on le connaît : élimination au premier tour de la coupe du monde après une défaite contre le Nigéria à Nantes (2-3).
Or, l’histoire le prouve, il n’est jamais bon d’arriver à une phase finale de coupe du monde (ou d’Euro) avec une réputation d’équipe imbattable. Au contraire, les équipes titrées en été sont presque toujours celles qui ont souffert les années précédentes. Prenons l’Italie : entre la coupe du monde 2002 et celle de 2006, elle perd quatre fois, contre la Slovénie (deux fois), Galles, et la Pologne. Surtout, elle se fait sortir au premier tour de l’Euro 2004 après deux nuls et une victoire. Enfin, elle accumule les scores nuls (15 en 45 matches) contre l’Equateur, l’Islande, l’Ecosse, la Norvège... Bref, tout sauf une terreur. On connaît la suite.
Le Brésil a fait encore pire. Entre 1998 et 2002, il est battu par la Corée, le Mexique (deux fois), l’Argentine (deux fois), le Paraguay, le Chili, l’Equateur, la France, l’Australie, l’Uruguay, le Honduras et la Bolivie. Soit 13 défaites en 65 matches, et une qualification à l’arrachée, avec trois points d’avance sur le barragiste. Le Brésil remportera ses 7 matches en Corée et au Japon et par la même occasion sa cinquième coupe du monde.
Enfin, faut-il rappeler le peu d’estime dont jouissait l’équipe de France au printemps 1998 ? Après un Euro 1996 sans relief (deux matches à 0-0 terminés par la loterie des tirs au but), la série d’invincibilité (30 matches) s’était achevée au Danemark, avant deux nouvelles défaites contre l’Angleterre en 1997 à Montpellier et en Russie en avril 1998. Surtout, les derniers matches de préparation (3-3 contre la Norvège, 0-0 contre la Suède, 1-0 contre la Finlande, 2-2 contre le Maroc) n’auguraient rien de bon.
A l’inverse, la route de la coupe du monde est jonchée de cadavres prestigieux, de vainqueurs potentiels qui sont passés au travers : le Brésil en 2006, 1986, 1982, 1966 et 1950, la France en 1986 et 2002, l’Argentine en 2002 et 2006, les Pays-Bas en 1974, la Hongrie en 1954... L’Espagne elle-même avait été citée en 1986 et en 1998, avant de décevoir. Fera-t-elle mieux en 2010 ?
A suivre...