Pour toutes celles et tous ceux qui, passant sur ce site, ont envie d’entendre autre chose sur ce qui se passe en France dans les nuits de novembre que ce qu’en répètent en boucle les télés et les radios, voici quelques petites choses glanées ici et là sur la toile. Côté social, tout d’abord, l’indipensable site de l’Observatoire des inégalités, avec un Crépuscule du « parler vrai » signé Patrick Savidan, qui annalyse le vocabulaire sarkozien, celui qui appelle « un chat un chat ». Or, « ll fut un temps où « parler vrai » signifiait dire aux citoyens et citoyennes du pays ce qu’ils n’avaient pas tous forcément envie d’entendre », souligne l’auteur. Par exemple ? le niveau de chômage effarant des zones urbaines sensibles, les baisses d’effectifs des polices de proximité, l’étranglement des associations...
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Côté médiatique, ensuite, sur le site d’Acrimed, avec Etat de l’opinion ou opinion de l’Etat ? où comment un sondage du Parisien fait dire n’importe quoi à l’échantillon représentatif interrogé : "le sondage qui change tout, avec comme accroche, des chiffres impressionnants : « 73% des Français favorables au couvre-feu - 83% pour l’apprentissage à 14 ans - 86% scandalisés par les violences ou mécontents » - « Massivement, les Français disent oui à la fermeté ». Avec sa rigueur habituelle, l’équipe de l’Acrimed décortique le soi-disant miroir tendu à la population et dont les questions contiennent les réponses.
Sur France Inter, Daniel Mermet a consacré trois émissions passionnantes de Là-bas si j’y suis. Tout d’abord, le 7 novembre, avec l’équipe du Monde diplomatique (Dominique Vidal, Anne-Cécile Robert, Bernard Cassen et Ignacio Ramonet), qui analyse la crise comme un effondrement du rôle de l’Etat, une jacquerie, une explosion au croisement de la politique antisociale, de l’héritage de l’histoire coloniale, et de l’abandon des quartiers populaires par la gauche et les associations. Les 3 et 4 novembre, Là-bas était allé pour deux émissions à Clichy-sous-Bois, où tout a commencé. Le 10 novembre, c’est une ballade de nuit d’Olivia Gesbert à Grigny, avec les habitants mobilisés, qui nous donne à entendre d’autres témoignages.