Guillemette Faure est allée à la Nouvelle-Orléans voir comment les télés américaines ont couvert les suites de l’ouragan Katrina. Et ce qu’elle a vu, outre les scènes d’horreur d’une population pauvre et majoritairement noire littéralement abandonnée par les autorités, n’est pas vraiment reluisant. Certes, contrairement au 11 septembre 2001, les médias ne se sont pas mis spontanément aux ordres d’un gouvernement encore une fois en dessous de tout. Les critiques ont même fusé, notamment sur le fait que les médias se rendaient sans problème là où les sauveteurs n’étaient pas encore arrivés. Mais le naturel a vite pris le dessus : mise en scène de la catastrophe les pieds dans l’eau, stigmatisation des pillards - toujours des Noirs - et intérêt très relatif pour la fracture sociale et raciale béante qui a séparé ceux qui sont partis et ceux qui sont restés.
Sur le même sujet, Antoine Perraud a interrogé Marianne Debouzy, professeur d’histoire américaine. Cette dernière explique bien l’effondrement du système d’aides sociales (sous Clinton) et doute qu’une réelle prise de conscience émerge de la catastrophe.
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