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La Maison du peuple

Extrait du dossier 1936, le printemps des possibles

Initialement appelée foyer familial, la maison du peuple est un projet dont la réalisation va s’étaler sur toutes les années 30. On en trouve une première trace le 28 mars 1931. Le 5 octobre 1935, il est revu à la baisse par Victor Savine :

« La crise économique a créé une situation grave, il est nécessaire de réduire les dépenses le plus possible en supprimant toute idée de luxe ». Le projet passe ainsi de 2,2 millions de F à 550 000 F. malgré une subvention initiale du Conseil général couvrant les deux tiers du montant total.

« Ce projet correspondait au centre ouvrier conséquent qu’était devenu Gardanne et répondait à toutes les exigences modernes. Il avait pour objet de réunir dans un local vaste et bien aéré une salle de spectacle, une salle de réunions, une bibliothèque, une salle de lecture, des locaux réservés aux sociétés corporatives, sportives, musicales, mutualistes, aux syndicats professionnels et aux cours d’art ménager ».

Le rapport de l’architecte arlésien Henri Gourraud en septembre 1935 constate : « Les sociétés et syndicats n’ont aucune salle où leurs membres peuvent se réunir. Elles sont obligées de se réunir dans une salle annexe d’un café louée ou prêtée bénévolement par le tenancier. La seule salle que possède la mairie est devenue insuffisante. La salle de réunion pourra contenir 600 personnes et une galerie couvrant environ le tiers de la salle pourra contenir 80 personnes. L’installation d’une cabine de projection a été également prévue. Telles sont les lignes principales du projet qui nous est demandé et que le conseil municipal de la commune de Gardanne serait heureux d’amener à bonne fin pour compléter le bien-être qu’il désire donner à la population qu’il a en charge d’administrer et qui est surtout composée d’ouvriers et de petits agriculteurs ».

La première conséquence du Front populaire, c’est une augmentation du coût du chantier. Ainsi, en juillet 1937, un emprunt supplémentaire est voté pour le foyer familial : « Les travaux de terrassement étaient terminés lorsque les nouvelles lois sociales ont été votées en juin 1936 (augmentations de salaire, contrats collectifs de travail, etc, etc) ».

Le nouveau bâtiment ne sera pas achevé au moment où la guerre débute, en septembre 1939. Au printemps 1940, il abritera des réfugiés du nord de la France fuyant l’avancée des troupes allemandes.