Zéro Neuf est ce qu’on pourrait appeler une uchronie, mais pas tout à fait : l’uchronie est un genre littéraire de fiction qui part d’un événement réel et qui imagine une alternative. Par exemple, si la peste noire avait décimé les trois quarts de la population européenne plutôt qu’un quart au milieu du 14e siècle, que ce serait-il passé ensuite ? C’est le thème de La porte des mondes, de Robert Silverberg qui raconte un vingtième siècle dominé par des empires africains et aztèques.
Zéro Neuf n’est pas vraiment une uchronie, puisque son point de départ, une insurrection populaire réprimée dans la violence en France en 2009, n’est pas basé sur un fait historique. Et pour cause : la version initiale du manuscrit a été achevée à l’été 2006, à une période antérieure.
Ce que raconte Zéro Neuf, sous la forme d’un roman épistolaire, c’est deux versions antagonistes des suites de l’insurrection. Dans un cas elle réussit et engendre un changement complet de la société, dans l’autre elle échoue et provoque un retour de bâton impitoyable. En quelque sorte une utopie d’un côté, une dystopie de l’autre.
Voici le contenu de la quatrième de couverture :
« Cette peur nous rend tous mauvais. Elle nous isole les uns des autres, elle nous met tous en état de siege permanent. Les hommes deviennent agressifs, les femmes méfiantes. On a peut-être atteint, sans le savoir, le stade ultime de l’évolution. Chacun contre tous, et que le meilleur gagne. Mais à ce genre de jeu, le meilleur est souvent le pire. »
Soledad
« Mon second vœu, ce serait de revenir au début de l’Unification. C’était si fort, tout était possible, l’avenir semblait ouvert à l’infini et c’était à nous, à notre génération, les derniers-nés du Vingtième, qu’il était donné de vivre ça. »
Gaïa
Quelque part en France, au milieu du 21e siècle. Deux femmes, Gaïa et Soledad, et des lettres échangées qui racontent deux histoires diamétralement opposées. La bifurcation date de l’année 2009, l’année du grand soulèvement, que les uns ont surnommé le Grand Chaos, les autres Zéro Neuf.
Utopie fraternelle et émancipatrice d’un côté, monde ravagé soumis à la loi du plus fort de l’autre, Zéro Neuf décrit ce que le nouveau siècle porte en lui. Pour le meilleur et pour le pire.