A l’été 2013, j’ai repris mon cinquième manuscrit, commencé en 2007 sous le titre de l’Aiguilleur. Le synopsis a changé et le titre aussi : c’est désormais Un soir d’automne à Munich.
Ce manuscrit est terminé, après cinq versions et plus de 600 jours de travail. Il compte 121 000 mots — ce qui correspond à environ 400 pages — répartis en cinq parties et 53 chapitres.
Je suis désormais à la recherche d’un agent qui m’aidera à défendre le manuscrit auprès des éditeurs. L’enjeu est de taille : en septembre sortira au cinéma Un héros ordinaire qui racontera la vie de Georg Elser. Le réalisateur, Oliver Hirschbiegel, avait tourné en 2004 La Chute sur les derniers jours d’Hitler.
- Crédits : Christian Friedel
Pour la phase d’écriture proprement dite, j’ai essayé de me tenir à un rythme quotidien (entre une heure et une heure trente), ce qui n’est pas facile, mais c’est le seul moyen d’avancer rapidement et de ne pas perdre le fil. Pour ce faire, je m’appuie sur les conseils avisés des auteurs du site osezlasf, que je recommande à quiconque souhaite écrire de la fiction.
Un dernier mot sur mes outils de travail : l’excellent logiciel d’écriture Scrivener, le gestionnaire de notes tout-terrain Notational Velocity, et un bon carnet de notes papier que je garde en permanence dans la poche.
De quoi parle Un soir d’automne ?
Un des protagonistes de l’histoire est le menuisier Georg Elser, qui failli éliminer Hitler dans un attentat à la bombe soixante-dix jours après le début de la seconde guerre mondiale. Il fera face au pire fanatique que le régime nazi ait produit après Hitler : Reinhard Heydrich.
Intéressant d’imaginer ce qui se serait passé si le Führer était resté un quart d’heure de plus à la Bürgerbräukeller de Münich, ce 8 novembre 1939, et s’il avait fait partie des victimes de l’attentat. Que serait devenue l’Allemagne ensuite ? Et la guerre ? Et les anciens nazis ?
On y croisera aussi les trajectoires de Charles Lindbergh, Robert Oppenheimer, Wilhelm Canaris, Douglas MacArthur, Alexandra Kollontaï, John Edgar Hoover, Joseph McCarthy et Alan Turing.
Pour me documenter, outre la remarquable et glaçante biographie d’Hitler écrite par Ian Kershaw, j’ai lu le procès-verbal de l’interrogatoire de Georg Elser par la Gestapo, un texte étonnant traduit en français par Bénédicte Savoy et publié en 1998 par Actes Sud sous le titre Un attentat contre Hitler.
Georg Elser y raconte avec une honnêteté inébranlable son enfance, ses métiers, et la préparation méthodique (à partir de l’automne 1938) de l’attentat qui aurait pu changer radicalement le siècle passé, et probablement le nôtre.
J’ai lu également, toujours de Kershaw, L’opinion allemande sous le nazisme (CNRS éditions, 1995) dans lequel l’auteur donne un état des lieux très précis du degré d’adhésion des différentes strates de la société en Bavière entre 1933 et 1945, et un livre très intéressant titré Choix fatidiques, dix décisions qui ont changé le monde (éditions du Seuil, 2009) centré sur la période 1941-1942, et ce qui aurait pu advenir si d’autres choix avaient été faits. Et la seule biographie parue en français sur Reinhard Heydrich : Heydrich, le visage du mal (par Mario Dederichs, éditions Tallandier), ainsi que Heydrich et la solution finale de Edouard Husson (Tempus Perrin) et Heydrich, l’homme clé du IIIe Reich d’Edouard Calic.