A moins de cinq mois de l’ouverture de la coupe du monde sud-africaine, il est temps de se plonger dans les révisions.
Première question (facile) : combien de sélections ont gagné la coupe du monde ? Sept, vous avez gagné. Le Brésil en a remporté cinq (1958, 1962, 1970, 1994 et 2002), l’Italie quatre (1934, 1938, 1982 et 2006), l’Allemagne 3 (1954, 1974 et 1990), l’Argentine deux (1930 et 1950), l’Argentine deux (1978 et 1986), l’Angleterre une (1966, ce qui ne nous rajeunit pas) et la France une (1998).
Deuxième question (plus retorse) : combien de sélections, à part celles déjà citées, ont joué une finale mondiale ? Pas beaucoup. Quatre seulement. La Hongrie (1938 et 1954), la Tchécoslovaquie (1934 et 1962), les Pays-Bas (1974 et 1978) et la Suède (1958).
Troisième question (divinatoire) : y aura-t-il un douzième, voire un treizième finaliste le 11 juillet à Johnannesbourg ? Et si oui, qui ?
La coupe du monde est sans doute l’épreuve la plus conservatrice qui soit. Surtout pour son match de clôture. Jusqu’en demi-finale, les nouveaux venus sont fréquents : on se souvient ainsi de la Corée du Sud et de la Turquie en 2002, de la Croatie en 1998, de la Bulgarie en 1994, de la Belgique en 1986, de l’Angleterre, du Portugal et de l’URSS en 1966... Mais hormis l’Angleterre, pays organisateur, ces demi-finalistes inédits ne vont généralement pas plus loin.
Conséquence, les finalistes ne se renouvellent pas beaucoup, et de moins en moins. Après guerre, le Brésil est le sixième finaliste en 1950 (contre l’Uruguay), l’Allemagne le septième en 1954 (contre la Hongrie), la Suède le huitième en 1958 (contre le Brésil). Il faudra attendre huit ans de plus pour le neuvième (l’Angleterre en 1966 contre l’Allemagne), puis encore huit ans pour le dixième (les Pays-Bas en 1974 contre l’Allemagne). Et vingt-quatre ans pour voir le onzième, c’est-à-dire la France en 1998.
En 2010, la Hongrie et la Suède manquent à l’appel. La Slovaquie peut prétendre à la moitié de l’héritage de la sélection tchécoslovaque. Pour le reste, si l’Uruguay ne semble pas à la hauteur, les sept autres anciens finalistes ont des chances sérieuses de figurer dans le dernier carré et de jouer la finale le 11 juillet. Quatre équipes, pourtant, peuvent se faufiler dans le secteur réservé.
La première, la plus évidente, c’est l’Espagne. Championne d’Europe en titre, impressionnante de facilité et de réussite depuis trois ans et demi, elle est assurément la sélection la plus forte actuellement. Ça ne fait pas d’elle une favorite incontestable, loin de là, mais il ne serait pas surprenant de la retrouver en demi-finale (ce qu’elle n’a plus fait depuis 1950).
La deuxième est le Cameroun. Les Lions indomptables n’ont rien montré d’extraordinaire au cours de la CAN 2010, mais son effectif, emmené par Samuel Eto’o, est impressionnant. On se souvient de la prestation étonnante de 1982 (invaincu et tout près de sortir l’Italie), et plus encore de celle de 1990 (quart finaliste, battu en prolongations contre le cours du jeu par l’Angleterre).
La troisième, tout près, c’est la Côte d’Ivoire. Avec Yahia Touré, Emmanuel Eboué, Salomon Kalou, Baki Koné, Didier Zokora et bien sûr Didier Drogba, les Elephants ont les moyens d’aller très loin et de confirmer les promesses entrevues en 2006, s’ils dépassent les limites montrées en Angola.
Enfin, le quatrième candidat à une place en finale, c’est le Portugal. Décevant en éliminatoires (qualifié en barrages), c’est tout de même un client sérieux depuis dix ans : demi-finaliste à l’Euro 2000 et à la coupe du monde 2006 (battu à chaque fois par la France), finaliste à l’Euro 2004, quart-finaliste à l’Euro 2008. Il ne manque pas grand chose aux coéquipiers de Ronaldo pour faire mieux qu’en 1966 (demi-finaliste, battu par l’Angleterre).