Michel Ocelot, Nick Park et Tim Burton : ni Mickey ni 3D télérama n°2909 - 12 octobre 2005

, par Bruno

Aurélien Ferenczi a interrogé les trois maîtres de l’animation contemporaine dont les films font l’actualité de cet automne [1]. Pourtant, l’Anglais Nick Park, l’Américain Tim Burton ou le Français Michel Ocelot détonent dans la production industrielle en images de synthèsen à la Shrek. Le premier travaille la plasticine avec Wallace et Gromit, le second est revenu à l’animation de marionnettes image par image, comme pour L’étrange Noël de M. Jack et le dernier perpétue la tradition du dessin animé.
L’entretien, très riche, nous fait découvrir les films fondateurs des trois auteurs, mais aussi les difficultés qu’ils rencontrent dans un monde où la recherche de la rentabilité maximum limite les risques :« depuis Toy Story et Shrek, l’animation en 3D marche, constate Tim Burton. Alors on épuise le filon, et tous les films finissent par se ressembler ».
Pour autant, les trois créateurs ne rejettent évidemment pas les moyens techniques dont ils disposent. Nick Park révèle que sur le tournage du dernier Wallace et Gromit, il y avait jusqu’à trente caméras utilisées en même temps sur trente plateaux différents. Michel Ocelot travaille la texture et la couleurs des plantes du décor dans Photoshop. Mais comme il dit : « La 3D, c’est une image pour les chiens : il n’y a pas besoin de la traduire, elle est là. Alors que le dessin est un trait noir qui n’existe pas dans la nature. Il faut la cervelle d’un humain pour saisir que ce zigzag-là est une jolie fille. »