Retour sur le livre le plus important d’Howard Zinn, mort en janvier 2010. J’en avais parlé (trop brièvement) sur ce site en 2005. En voici une version beaucoup plus complète après relecture des 770 pages iconoclastes qui racontent une histoire vue d’en bas.
Un panthéon de papier
Certains livres (romans, essais et parfois BD) vous touchent comme une œuvre d’art. On les lit, on s’en souvient, on y revient, et à chaque fois on y découvre des choses nouvelles, une facette inexplorée. Dans cette rubrique, je vous présente mes coups de cœur et mes auteurs préférés. En espérant vous inciter à les découvrir, si vous ne les connaissez pas.
Articles de cette rubrique
Une histoire populaire des Etats-Unis Gone, baby, gone A Boston, quand une fillette de quatre ans disparaît, on pense immédiatement au pire : réseau de pédophiles, réglements de comptes entre dealers, enlèvement contre rançon... Angela Gennaro et Patrick Kenzie vont se pencher sur cette affaire à contre-cœur, tant ils craignent ce qu’ils vont découvrir. Avec Gone, baby gone, Dennis Lehane nous offre son meilleur roman, une vertigineuse plongée dans les bas-fonds de l’âme humaine parachevée par un dénouement inattendu et déchirant.
Les Bienveillantes Pour son premier roman, Jonathan Littell, 39 ans, nous arrache à notre statut de lecteur par une première phrase choc : « Frères humains, laissez-moi vous raconter comment ça s’est passé » et nous laisse, 900 pages plus tard, épuisé par un récit monstrueux, du front russe aux ruines de Berlin. Avec les mémoires imaginaires de l’officier SS Maximilien Aue, nous voilà plongé dans les gouffres sans fond du vingtième siècle.
C’est un beau jour pour mourir Il est des mythes qu’il faut savoir déboulonner, ne serait-ce que par souci de vérité historique. Et de leçon pour l’avenir. L’écrivain James Welch s’est donc attelé au récit de la plus grande bataille indienne, celle de Little bighorn. Au passage, le général George Armstrong Custer y est proprement remis à sa place.
Persepolis En quatre ans et autant d’albums de BD aux couverture jaune, verte, rouge ou bleue, Marjane Satrapi tricote en rangs serrés l’intime et l’universel pour nous donner dans un récit autobiographique la plus belle des leçons d’histoire contemporaine. Persepolis parle de l’Iran, bien sûr, mais aussi des femmes et des hommes, des riches et des pauvres, des mythes et de la réalité, de la peur et du courage, des parents et des enfants... Le tout dans un noir et blanc profond et lumineux comme jamais.