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Dans « choc de compétitivité », c’est le premier mot le plus important

Il y a quatre ans, la chercheuse canadienne Naomi Klein publiait La stratégie du choc, qui expliquait comment les réformes ultralibérales profitent des crises violentes pour s’imposer. Le film qui en a été tiré est visible en ligne.

Souvenez-vous de ce que disait Naomi Klein

Pourquoi le gouvernement cherche-t-il a effacer le mot choc dans ce que préconise le rapport Gallois, à savoir un choc de compétitivité ? Sans doute parce qu’il rappelle un peu trop un fameux livre de Naomi Klein sorti en 2008, La stratégie du choc. La chercheuse canadienne y démontrait brillamment la logique à l’œuvre aussi bien au Chili qu’en Irak (coup d’Etat militaire et guerre impérialiste), au Sri Lanka ou à la Nouvelle-Orléans (catastrophes naturelles) : profiter de l’état de choc des populations déboussolées pour appliquer le plus vite possible une politique ultralibérale.

Fantasme de gauchiste ? Application de la théorie du complot la plus crasse ? Antiaméricanisme primaire ? Rien de tout cela. Dans son livre, Naomi Klein remontait aux sources de la stratégie du choc, née au début des années 50 chez des psychiatres américains, avec le soutien de la CIA.

En 2010, l’essai de Naomi Klein a été porté à l’écran par Michael Winterbottom et Matt Whitecross. Il est désormais visible en ligne :

Après l’avoir vu, et lu le livre, vous comprendrez un peu mieux en quoi les préconisations de Louis Gallois s’inspirent de celles de Milton Friedman. Que ce soit un gouvernement qui se réclame de la gauche (et de la justice sociale) qui les applique n’en est que plus honteux. Mais il n’est pas dit que les Français se laisseront faire.