La guerre touche à sa fin et rentre
dans sa période la plus violente.
L’usine d’alumine de Gardanne
produit pour le compte de
l’occupant de l’alumine, du chlore
et du magnésium. Pour éviter des
bombardements aériens qui mettent
en danger les populations civiles
Londres décide de faire saboter l’usine
d’alumine. Jean Vial, un des huit
participants à l’opération, a raconté
la nuit du 4 au 5 mars 1944 dans
un livre paru peu après la Libération.
Le sabotage est préparé le 28 février
au bar des Voyageurs à Aix-en-Provence.
Là, un groupe de résistants
venu de Manosque rencontre René
Obadia, parachuté de Londres et qui
va commander l’opération. Trente
kilos d’explosifs sont fournis par le
maquis des Basses-Alpes et transportés
en train, de Manosque à Gardanne
via Aix dans un sac tyrolien,
au nez et à la barbe de la Gestapo et
de la Milice. A trois heures du matin,
les huit résistants entrent dans l’usine
par la grande porte, armés jusqu’aux
dents de revolvers,
mitraillettes et grenades. Ils arrivent
sans encombre jusqu’au grand bâtiment
qui abrite vingt-trois autoclaves
de 12 mètres de haut.
“Nous
avons beaucoup de mal à placer nos
charges contre les parois des bacs
dont le contenu est en pleine fusion.
Le chaterton et le plastique fondent
comme cire et cela constitue un grave
danger. Par bonheur, plusieurs
bacs ont à leur partie inférieure une
collerette qui facilite notre tâche”.
C’est l’évacuation. Tous les ouvriers
présents sur les lieux sont conduits
à l’extérieur, deux résistants assurent
la mise à feu. “Le travail a duré
presque deux heures, l’explosion
s’est produite à 4h30. L’un des plus
beaux sabotages de France venait
d’être réalisé.” Dix-neuf autoclaves
sont détruits. L’usine fermera quatre
jours, et sa production diminuera de
deux-tiers jusqu’à la Libération. Le
sabotage n’aura fait aucune victime.
5 mars 1944 : l’incroyable sabotage
extrait du dossier Pechiney, cent ans après
Le résistant Jean Vial raconte comment dix-neuf autoclaves ont été soufflés sans faire de victimes, faisant chuter la production d’alumine jusqu’à la libération, cinq mois plus tard.