Siska !

, par Bruno

L’ex-chanteuse de Watcha Clan a sorti un superbe album solo, A Woman’s Tale, fusionnant par sa voix unique des influences multiples, quelque part entre Björk et Portishead. Une Marseillaise comme on les aime.

Prenez un père berbère, une mère lituanienne, des origines séfarades et ashkénazes, une enfance à Marseille, des influences trip-hop, soul et folk, le mélange d’arabe et d’hébreu, une présence vibrante et une voix comme on en découvre deux par décennie : mélangez le tout et vous avez Siska. Pas exactement une petite nouvelle, non, elle a vu le jour l’année de Woodstock (faites le calcul) et a écumé les scènes du monde entier avec Watcha Clan pendant toute une décennie.

Et puis, une nouvelle étape de sa vie a commencé avec la naissance de sa fille. De là, l’envie d’un album solo, avec des choix différents, des rythmes plus lents, le choix de l’anglais, et une plus grande place laissée à sa voix. Avec elle, Supa Clem aux claviers l’a suivie depuis Watcha Clan et la comprend mieux que personne.


 

Son clip Unconditional Rebel, filmé avec une caméra Phantom 4K en cinq secondes à peine (mais à mille images par seconde), avait généré un incroyable buzz il y a deux ans, mais derrière la prouesse technique — et l’énorme travail de préparation — il y avait déjà sa voix hypnotique, tantôt puissante, tantôt enveloppante, tout à la fois oreiller moelleux et arc électrique. Badly tapait fort également, le genre de titre qu’on peut écouter en boucle sans jamais se lasser. Et puis, à l’automne 2016, l’album A Woman’s Tale est sorti, et il n’y a pas grand chose à ajouter.


 

Si, une chose : Siska n’est pas qu’une chanteuse, c’est une citoyenne engagée qui n’a pas la langue dans sa poche, loin de là. Militante de l’égalité pleine et entière au sens révolutionnaire du terme, elle a ainsi fortement encouragé les jeunes à aller voter lors des dernières échances électorales, à « utiliser les outils qu’on nous donne et ne pas s’endormir avec ».

Le 28 juillet, j’irai la voir à Gardanne (parc de la Médiathèque à 22h, c’est gratuit !), histoire de vérifier qu’elle est bien réelle. Et je sais déjà que ce sera trop court.