Abouna

, par Bruno

UNE QUÊTE DU PÈRE À TRAVERS LE TCHAD

Abouna, ça veut dire « notre père ». Pas celui qui est aux cieux, non, celui de Tahir et d’Amine, deux enfants de N’djamena qui vont partir à sa recherche. Construit comme une quête initiatique et vaine, le film de Haroun Mahamat-Saleh [1] plonge au cœur de la société tchadienne, des quartiers pauvres de la capitales aux écoles coraniques à l’écart du monde.

La mise en scène est très travaillée et l’humour omniprésent : la mère traite son mari d’irresponsable, Amine cherche la définition dans le dictionnaire et en conclut que puisqu’un irresponsable n’est pas responsable de ses actes,son père n’est pas responsable d’avoir quitté la maison. L’énergie et l’appétit de vivre des deux enfants, que leur père a abandonnés et que leur mère a placés, traverse le film de part en part, avec au passage un bel hommage rendu au cinéma.

P.-S.

de Haroun Mahamat-Saleh (2002). Avec Ahidjo Mahamat Moussa, Hamza Moctar Aguid

Notes

[1qui a également réalisé Bye-bye Africa