On a pas mal parlé de Woody Allen à propos de Frances Ha, pour New York et le noir et blanc, sans doute. On a aussi parlé de Nouvelle Vague, de Godard et de Carax, pour un travelling urbain au pas de course et les scènes à Paris, sûrement. Mais pourquoi tenter à tout prix d’attacher toutes sortes d’étiquettes au film de Noah Baumbach ?
<media1647|embed|right|class=shadow>Frances Ha a vingt-sept ans et comme beaucoup d’adultes de cet âge, qui n’ont connu que la crise (affective, économique, familiale), elle est un peu perdue au milieu d’un monde qui bouge sans elle, alors qu’elle-même (danseuse apprentie) bouge tout le temps, partout, mais sans aller nulle part. L’actrice Greta Gerwig, qui s’est investie personnellement dans le scénario (elle y a intégré ses parents) et déjà vue dans le dernier Woody Allen, est tout à fait étonnante dans sa façon d’occuper l’espace, d’habiter le cadre et de capter la lumière d’un noir et blanc intemporel et reposant.
L’histoire tourne et papillonne autour de Frances et de sa meilleure amie Sophie (Mickey Summer) qui cohabitent dans le même appartement mais dont les vies vont s’éloigner l’une de l’autre. Ce qui entraîne évidemment la nécessité de trouver un autre logement, pas facile quand l’argent se fait rare et quand le travail s’évapore...
Ce cinéma-là, que l’on pourrait qualifier d’intimiste, existe donc encore, à des années-lumière des blockbusters à neuf chiffres, aux images dopées à la 3D et au scénario string ficelle avec héros sauveur de l’humanité. On s’en doutait un peu, mais ce n’est jamais inutile de le vérifier de temps en temps.