Disney, Disney, on te bouscule

Minuscule, la vallée des fourmis perdues un film de Hélène Giraud et Thomas Szabo

, par Bruno

Epopée brillante à hauteur d’insectes, Minuscule prouve qu’il est possible de faire du cinéma d’animation intelligent et respectueux du jeune public. On en redemande.

Qu’est-ce qui peut bien faire exploser de rire une salle de cinéma remplie de bambins ? Réponse : une bête boîte à sucre en fer blanc dégringolant d’un rocher. Hélène Giraud (la fille de Moebius) et Thomas Szabo ont donc repris les recettes de la série télé Minuscule et l’ont adaptée pour le grand écran, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça marche. Et que ça change de l’animation industrielle à la Disney ou de celle, un cran au-dessus, de Pixar. Ici, pas de voix de comiques de la télé, pas de dialogues super cool tendance et pas d’anthropomorphisme à deux balles.

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Le décor : les prises de vues réelles des parcs du Mercantour et des Ecrins. Les personnages : des insectes relativement réalistes (fourmis, araignée, mouches, coccinelle) ajoutés en images numériques. Le parti pris, essentiel : aucun dialogue, les animaux s’expriment uniquement par des bruits et des attitudes. L’histoire : pour faire simple, on dira que c’est une quête du Graal sous la forme d’une boîte à sucre oubliée par des pique-niqueurs.

Il faut rendre hommage à la qualité de la mise en scène et du montage, dignes d’un film d’aventures qui n’exclut pas les scènes contemplatives, où le tout petit s’harmonise avec l’immensité et la splendeur des paysages. Le changement d’échelle est particulièrement bien vu : une allumette a la taille d’une poutre, un morceau de sucre ressemble à un parpaing, une Deux-Chevaux à un monstre mécanique et une bombe insecticide à une arme de destruction massive.

Les citations de films célèbres abondent sans alourdir le propos : on reconnaît ainsi la maison de Psychose, la forteresse du Seigneur des Anneaux, la poursuite spatiale de Star Wars… Le tout, à un rythme raisonnable qui change de la frénésie de plans de plus en plus courts qui contamine le cinéma contemporain.

Il n’y a pas d’âge pour découvrir Minuscule. Les enfants adorent, et ils ont bien raison, mais les adultes y prennent aussi beaucoup de plaisir. Et la prochaine fois que vous pique-niquerez dans l’herbe, vous regarderez les fourmis et les coccinelles d’un autre œil !