Tideland

, par Bruno

UN CONTE D’EFFETS

Que restera-t-il de Tideland, pour ceux qui l’auront vu ? Quelques fulgurances, des images penchées, un univers fantasmagorique et foutraque et quelques beaux spécimen d’humains à la dérive dans un monde qui ne tourne pas rond. Mais encore ? Pas grand chose, hélas.

Difficile de savoir où voulait aller Terry Gilliam, quand il a adapté en vitesse et avec peu de moyens la nouvelle de Mitch Cullin, entre le tournage et le montage final de Frères Grimm. Après la projection, on n’est pas plus avancé qu’avant, et il faut bien reconnaître qu’un scénario globalement fumiste n’aide pas le spectateur à garder le fil d’une histoire qui part en quenouille. Dans ses mauvais moments, Tideland évoque Las Vegas parano, l’autre grand plantage de Gilliam. Si Jodelle Ferland, la toute jeune actrice (qui rappelle par instants Sarah Polley dans le Baron de Munchaüsen) réalise des prouesses, on regrette que le grand Jeff Bridges soit si vite sacrifié.

Et l’on ne peut que repenser à l’immense échec de L’homme qui tua Don Quichotte, relaté dans Lost in La Mancha, le documentaire de Louis Pepe et Keith Fulton. Comme si depuis, quelque chose s’était brisé dans le génie créatif de Terry Gilliam. On espère que non. Pour lui, bien sûr, mais aussi pour nous.

P.-S.

Un film de Terry Gilliam (2005) avec Jodelle Ferland, Jeff Bridges et Jennifer Tilly.