Connaissez-vous Gapminder ?

Des statistiques animées en quatre dimensions qui racontent le monde sur les deux derniers siècles, et qui permet de combiner à l’infini des dizaines de critères : c’est ce qu’a imaginé le Suédois Hans Rosling avec son outil Gapminder.

C’est le genre de pépites sur lesquelles il arrive de tomber au hasard d’un butinage sur la toile. Hans Rosling est professeur au Karolinska Institute de Stockholm, en Suède, et statisticien de génie. Il a fondé en 2005 la fondation Gapminder dont l’objectif est de mettre à disposition du grand public le plus grand nombre de données statistiques possibles, et un outil remarquable pour les exploiter : Trendalyzer.

Habituellement, sur un graphique classique vous avez des abscisses, des ordonnées et entre les deux, soit une courbe, soit un diagramme en bâtons, ou encore un nuage de points. L’ensemble est en deux dimensions. Hans Rosling en ajoute au moins deux autres : son nuage de points joue sur la taille de chaque point (en fonction par exemple de la population d’un pays) et ajoute, tant qu’on y est, une quatrième dimension, qui est le temps.

Dans la vidéo ci-dessous, Hans Rosling raconte ainsi, en 4 minutes chrono, l’évolution de l’espérance de vie, de la population et de la richesse des 200 pays (actuels) du monde depuis 200 ans, soit 1810. L’effet est bluffant, même s’il faut se garder de tout emballement. Car comme l’ont fait remarquer des spécialistes des statistiques, trop d’infos tue l’info. Ce type de graphique nécessite un commentaire pour être compris, et comme les données bougent sans cesse, l’œil humain n’a le temps de rien retenir.

 

Sauf si on arrête ce graphique animé. Et c’est possible en installant l’application Gapminder disponible ici. Là, on récupère hors ligne un énorme ensemble de données sur tous les pays du monde, et on peut s’amuser à combiner par exemple l’espérance de vie et la richesse, ou le taux de mortalité infantile et le nombre d’enfants par femme, l’émission de gaz carbonique, le nombre de meurtres, l’emploi, la contraception, les maladies... Il y a là de quoi y passer des heures.

Ceci étant, on peut être plus ou moins d’accord avec Hans Rosling quand il fait l’apologie des technologies vertes qui sauveront le monde, même s’il n’utilise pas le concept archirebattu de développement durable. Mais qu’importe. Ce sont moins les talents (relatifs) de prévisionniste du prof suédois qui sont intéressants, que l’outil qu’il a fabriqué et les données qu’il a rendues disponibles. Libre à chacun d’en faire ce qu’il veut.

Des vidéos de Hans Rosling sous-titrées en français sont disponibles ici