LA REVANCHE DE L’EMPIRE STATE BUILDING
Tout d’abord, une recommandation à ceux qui envisagent d’aller voir King Kong en famille, avec des enfants de moins de dix ans : évitez, sous peine de devoir gérer des crises de terreur nocturne. Le film de Peter Jackson, sous des allures bonnasses, cache quelques scènes particulièrement violentes, dignes de Alien. C’est d’ailleurs un grand mystère : pourquoi le réalisateur néo-zélandais a-t-il cru utile de peupler le milieu de son film de passages gore, avec sauvages aux allures d’anthropophages, insectes géants et sortes de vers dentus dévoreurs de têtes ? Cet hommage (très) maladroit aux films de monstres des années cinquante est complètement hors-sujet. De même que l’empilage (au sens propre) de dinosaures tout droits sortis de Jurassic Park.
Dommage, car hormis ce raté, le reste du film est plutôt convaincant, notamment la première partie qui dépeint le New York de la grande dépression. Le voyage en rafiot est lui aussi remarquable, de même que l’arrivée sur l’île du crâne. On regrette que le talent d’actrice de Naomi Watts (exceptionnelle dans deux registres dans Mulholland drive) soit si peu utilisé, mais King Kong est remarquablement bien rendu.
La dernière partie, à New York, illustre superbement les deux volets de la politique américaine, qui n’a pas pris une ride : le divertissement et la canonnade. Enchaîné sur une scène de Broadway, le gorille s’échappe avant de se faire abattre en haut de l’Empire State Building [1]. Le carnage final rappelle évidemment les aléas de la politique extérieure de Bush...