L’année 2017 qui commence s’annonce déjà pleine comme un œuf d’un point de vue personnel avec un livre à promouvoir [1], un autre à terminer [2] et un troisième à commencer, sans même parler d’alimenter deux sites perso, celui-ci et l’autre consacré à l’équipe de France de football [3]. Rien que là, il y aurait de quoi bien occuper un temps plein, sauf que bien sûr le temps plein est déjà pris par mon activité professionnelle. Alors comment faire ? Accélérer encore un peu pour tasser chaque journée ? Ou au contraire ralentir ?
Cette accélération permanente des modes de vie au XXIème siècle, aggravée par le développement fulgurant des technologies numériques et des appareils correspondants (micro-ordinateurs, tablettes, smartphones), conduit au paradoxe suivant : plus on est efficace dans notre travail ou dans nos déplacements, plus on manque de temps. Le philosphe allemand Hartmut Rosa l’a très bien décrit dans son livre Accélération, une critique sociale du temps (La Découverte, 2010). Dans un entretien accordé à Basta il y a quelques jours, il précise sa pensée. Voici un premier extrait :
On est pressé en raison de la somme des tâches à faire qui a explosé : le nombre d’entrées sur notre « to do list » (pense-bête) surpasse le temps dont nous disposons. Les attentes légitimes se sont démultipliées : on attend de plus en plus de nous et chacun attend de plus en plus de soi-même et des autres. Ces attentes ne se limitent pas au monde du travail : prendre soin de sa famille, entretenir sa forme, etc.
Et un deuxième, extrêmement important puisqu’il pose la question de la finalité de l’accélération, qui n’en a sans doute pas :
Si l’on continue dans cette voie de l’accélération, de la compétition, de la croissance et de l’innovation, nous fusionnerons nos corps aux machines. Mais la question n’est pas de savoir jusqu’à quel point nous pourrons être rapide. Elle est plutôt : cela fait-il sens ? Est-ce une vie bonne ? Comment adapter le système à nos vrais besoins ?
Quant à moi, je vais plutôt tenter de ralentir, en profitant d’un stock de congés non pris cumulé depuis plusieurs années pour poser une semaine par mois d’ici le printemps. Du temps pour réfléchir, pour se resourcer et éviter la surchauffe !