CE QUE CACHENT LES DIAMANTS DU GRAND CANYON
Quand des diamants à vingt mille dollars pièce circulent dans la réserve navajo, les soupçons de la police et les appétits de tueurs à gages se réveillent. D’où viennent ces pierres ? D’un vulgaire braquage de bijouterie ? Ou d’une catastrophe aérienne datant de 1956 qui a vu des corps humains, des débris de carlingue, et une malette pleine de diamants tomber dans le Grand Canyon du Colorado ?
Dans ce vingt-et-unième roman, Tony Hillerman retrouve enfin l’inspiration qui lui faisait défaut ces dernières années. Si ses personnages fétiches sont toujours là (Jim Chee, Joe Leaphorn, Cowboy Dashee et Bernie Manuelito), ils croisent la trajectoire d’un tueur à gages, d’un hopi soupçonné de vol et d’une jeune femme blanche à la recherche des traces de son père. Ils découvrent - et nous avec - le mythe de l’Homme squelette, également dénommé Masaw ou encore le Gardien du Monde des Profondeurs. Ils remontent dans l’histoire, et plus précisément ce jour de juin 1956, où un Super Constellation percute en plein vol un DC7 au-dessus du Grand Canyon. Ils cherchent à dénouer les fils d’une histoire complexe, celle d’un héritage spolié et d’une recherche de paternité, où les diamants ne sont finalement qu’un leurre. Pour cela, ils nous font descendre dans le Grand Canyon par la route du Sel, alors que tout là-haut, l’orage menace.
En brassant un lieu mythique, une légende hopi, un fait divers authentique, des conditions climatiques hostiles et des personnages attachants, Tony Hillerman a remis la main sur la recette qui a fait de lui un des meilleurs auteurs de polar américain. Avec lui, on prend le temps d’observer ce qui nous entoure, la forme des nuages, les nuances d’une falaise, la couleur de l’eau, les traces de pas dans la poussière ou le comportement d’un serpent à sonnette. Et on mesure la difficulté des Blancs, qu’ils soient tueurs ou fille de famille venue de Washington, à comprendre ce milieu qu’ils ne connaissent pas.