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Pars vite et reviens tard

LA PESTE EST DE RETOUR

Quand on découvre un auteur, mieux vaut ne pas rester sur une première impression. Le premier roman de Fred Vargas sur lequel je suis tombé, Un peu plus loin sur la droite m’avait plutôt déçu : quelque chose entre Pennac et Simenon, mais sans grande originalité, avec une intrigue confuse. Heureusement, j’ai enchaîné avec Pars vite et reviens tard, écrit en 2001 et très supérieur, tant dans le récit que dans la description des personnages. Cette chronique du retour de la peste dans le Paris contemporain, avec symboles peints sur les portes et textes médiévaux lus par un crieur de nouvelles, fonctionne parfaitement du début à la fin, sans le moindre temps mort. Le personnage du commissaire Adamsberg, moins caricatural que Kehlweiler et son crapaud (amusant au début, mais sans grand intérêt), est dépeint avec beaucoup de finesse, de même que l’habituelle peuplade de « seconds rôles » affublés de tics verbaux qui les rendent immédiatement familiers. Les phénomènes de l’amplification médiatique et de la panique qu’elle engendre (encore plus contagieuse que la peste) sont pour leur part criants de réalisme.