En mars dernier, je l’avais eu au téléphone pour préparer un entretien publié dans Envrak. Facile : son numéro était dans les pages blanches. J’avais d’abord expliqué à sa femme ce que je voulais. Il allait partir au Salon du livre, mais il a pris le temps de me rappeler, et nous avons convenu que je lui enverrai mes questions par courriel. Deux jours plus tard, j’avais mes réponses. Disponible, humble, chaleureux, pédagogue, Pierre Bottero n’avait pas perdu ses vertus d’instituteur une fois le succès arrivé (500 000 exemplaires pour les deux trilogies Ewilan). Ses romans, que l’on pourrait classer rapidement dans la catégorie heroïc fantaisy pour adolescents, avaient quelque chose de différent, une sorte de supplément d’âme.
- Pierre Bottero encadré de ses deux dernières héroïnes : Ellana (à gauche) et Shaé (à droite).
Pour en avoir lu une dizaine à voix haute, le soir, à mon plus jeune fils, je peux témoigner de la richesse de leur univers, la diversité de leurs personnages et la complexité de leur structure. Pierre Bottero prenait ses lectrices et ses lecteurs au sérieux, comme des individus en devenir aux questions desquels il apportait, comme dans Ellana, deux sortes de réponses : celle du savant et celle du poète. Et surtout, il mettait particulièrement en valeur ses héroïnes, un peu à la manière d’Hayao Miyazaki, instillant une bonne dose d’égalité des sexes dans ce monde de brutes.
Je ne peux que recommander ses trilogies la Quête d’Ewilan, les mondes d’Ewilan, le Pacte des Marchombres et L’Autre (aux éditions Rageot). En février, sortira son prochain roman, Les âmes croisées. La sienne, et celle de tous ses lecteurs.